Tout ce qu’il faut savoir sur le papier recyclé avant de l’adopter
Vous aussi, utilisez du papier recyclé !
Si on pensait que les nouvelles technologies numériques allaient signer la fin de notre consommation de papier, il n’en est rien. On continue en effet d’en imprimer, ne serait-ce que parce qu’il est bien plus agréable de lire sur ce dernier qu’à l’écran.
Même si le papier fait partie des rares matériaux réellement durables, il est constitué de 70 à 95 % de matières fibreuses, et en particulier de cellulose directement extraite du bois. Il est donc important de réfléchir à son impact sur l’environnement et d’imaginer des solutions plus vertes. A commencer par utiliser du papier recyclé.
Si vous songez à sauter le pas, mais que vous vous posez encore des questions à son sujet, ce guide complet vous permettra d’y voir plus clair. Et d’adopter, pleinement conscient de sa fabrication et de ses avantages, un papier plus écologique !
La consommation de papier en France
La transition du papier classique au papier recyclé n’est pas anodine. Même si nous ne sommes pas ses plus gros consommateurs, les français consomment en moyenne 167 kg de papier par an :
> 35,3 % de ce papier a un usage graphique ;
> 53,5 % sert d'emballage ou de conditionnement ;
> et 10 % pour la fabrication de notre papier hygiénique.
Un tiers des papiers imprimés vendus en France contiennent du papier recyclé.
Selon l'ADEME, la consommation de papier de bureau est également considérable. Un salarié consomme en moyenne 70 à 85 kg de papier chaque année. Un chiffre d’autant plus important qu’au bureau, nous rejetons environ 900 000 tonnes de déchets en papier par an. Or seulement 20 % des papiers de bureaux seraient recyclés.
Même si l’usage du papier recyclé n'est pas encore une généralité, les chiffres sont plutôt encourageants. Selon CITEO, en 2020, 89 % des Français ont trié leurs emballages. Pour 51 % d’entre eux, le recyclage est même systématique. Sur une année, cela représente 3,7 millions de tonnes d’emballages recyclés par les ménages. Soit un taux de recyclage général de 68 % et un taux de recyclage du papier et des cartons de 64 %.
Qu’est-ce qu’on entend par papier recyclé ?
Le papier recyclé respecte une norme bien précise. Pour avoir le droit à cette appélation, il doit avoir été fabriqué à partir d’au moins 50 % de fibres celluloses issues de la récupération des déchets. Il peut s’agir de papier, cartons, mais aussi de journaux invendus, etc.
Pour être à nouveau exploités, ces déchets sont collectés, déchiquetés et filtrés. Ils seront ensuite transformés en pâte pour la fabrication du papier recyclé.
Quid des 50 % restants ? Le papier écologique se composent également de :
> papier vierge,
> adjuvants (des produits qui ont pour mission de renforcer l’action des autres),
> additifs,
> colorants (principalement pour améliorer les caractéristiques du papier)
Si l’on compare sa composition à un papier classique (c’est à dire issu d’une pâte à papier à base de bois), le papier écologique permet donc de réaliser des économies significatives (100 % de bois, 80 % d’eau et 50 % d’énergie).
Les différents types de papier recyclé
On parle de papier recyclé, mais il faut en réalité distinguer 3 types différents :
> le papier recyclé non blanchi et non désencré
> le papier recyclé blanchi à l’eau oxygénée (et non pas au gaz de chlore élémentaire, nocif pour la planète en plus d’être extrêmement toxique) ;
> le papier hybride composé de papiers recyclés et de fibres vierges
Tous les papiers se recyclent-ils ?
Tous les papiers (et cartons) ne sont pas recyclables. C’est le cas notamment des emballages cartonnés, métallisés ou plastifiés. Idem pour les gobelets de café à emporter, les emballages carton à congeler ou ceux avec des traces de graisse. Les enveloppes matelassées, le papier peint et le papier photo ne peuvent eux non plus pas être utilisés pour fabriquer du papier recyclé.
Par contre, on peut placer dans son bac à tri :
> Le carton multicouche, soit les emballages alimentaires et les cartons de boisson ;
> Le carton ondulé (qui est souvent de couleur brune) ;
> Les journaux, livres ou magazines ;
> Le papier de bureau ;
> Les enveloppes (même celles avec l’encart plastifié) ;
> Le papier cadeau (ou de soie) ;
> Les sacs en papier ;
> Les cartons d’oeufs ;
> Mais aussi les boîtes (à mouchoirs, céréales, chaussures, etc.).
Selon la qualité initiale du déchet utilisé pour produire la pâte à papier, on pourra fabriquer du papier journal, du papier d'impression, des emballages cartonnés, et même du papier hygiénique.
Les 4 étapes du recyclage du papier
Maintenant que l’on en sait plus sur le papier recyclé, penchons-nous sur sa fabrication. Le recyclage de papier et de carton suit plusieurs étapes.
Etape 1 : La collecte
Une fois que les particuliers ou les entreprises ont effectué le tri de leur papier et carton, les déchets sont acheminés vers les centres de tri.
Étape 2 : Le tri
Les déchets de carton et de papier sont ensuite minutieusement inspectés pour ne garder que ceux dont la qualité est irréprochable.
On réalise d’abord un pré-tri, pour s’assurer que les matières sont bien recyclables. Ensuite, le second tri permet de séparer les déchets en fonction de leur couleur et de leurs spécificités.
Etape 3 : La fabrication de la pâte à papier
Vient ensuite la séparation des fibres de papier. Pour cela, le papier est passé dans l’eau. Puis viennent les opérations de trituration, de classage, d'épuration et de désencrage. Elles permettent d’éliminer tous les éléments indésirables (résidus de colle, de métaux, adhésif, etc.)
Ces opérations se répètent encore et encore jusqu’à ce que la fibre devienne de plus en plus pure. La pâte à papier est ensuite prête à l’emploi.
Étape 4 : le bobinage du papier recyclé
La dernière étape pour faire du papier recyclé consiste à lui donner sa forme finale. Pour cela, la pâte à papier va subir plusieurs étapes de transformation :
> le séchage ;
> le couchage ;
> puis le calandrage ;
> et finalement le bobinage final.
C’est seulement après toutes ces étapes de fabrication que l’on obtient une nouvelle feuille de papier écologique, prête à être imprimée, façonnée et finalement distribuée.
Les papiers et cartons recyclés seront ensuite catégorisés en fonction de plusieurs critères :
> Leur provenance (pré et post consommation) ;
> Le taux de fibres recyclé. On peut trouver du papier recyclé à 90/10, 60/40, 50/50 ou même à 100 %
> Les traitements administrés. Le papier recyclé peut avoir subi plusieurs traitements (désencrage, blanchiment, etc.). Or moins ils sont nombreux, plus il sera considéré comme pur et respectueux de l’environnement.
Il faut également savoir que le recyclage du papier n’est pas indéfini. Selon le type de papier, on considère qu'une même fibre peut être réutilisée en moyenne une dizaine de fois
. Il faudra donc réintroduire régulièrement des fibres de bois vierges dans la chaîne de production, ce qui montre bien la complémentarité du papier recyclé et du papier vierge.
Les différents usages du papier recyclé
Le papier recyclé souffre encore d’une image assez négative, et bien loin de la réalité. On pense souvent qu’il est pelucheux, trop absorbant ou que la qualité de sa fibre décline avec le temps
Pourtant, les processus et technologies de recyclage se sont nettement améliorés. Il est aujourd'hui très qualitatif (et parfois même de meilleure qualité que le papier blanc), tant au niveau de sa blancheur que des rendus d’impression. Résultat, de plus en plus de papiers proviennent de matière recyclée et l’industrie papetière française est même la première industrie de recyclage au niveau national.
En ce qui concerne l’impression, le papier recyclé s’utilise de la même manière que le papier blanc classique. En effet, aucune poussière n’est susceptible d’abîmer l’imprimante ou le photocopieur. On aurait également tort de penser que l’impression sur papier recyclé soit de moins bonne qualité que celle sur papier blanc. De nombreuses administrations sont d’ailleurs déjà passées au recyclé sans avoir à craindre les problèmes de « bourrage » des premiers temps.
Le papier recyclé peut ainsi devenir un excellent outil aussi bien pour les particuliers que les professionnels. En entreprise, il est la base de toute communication engagée et permet à l’organisation de véhiculer des valeurs d’éthique et de respect de l’environnement. Pour un usage plus personnel, il pourra servir à créer des faire-parts écologiques, des objets en origami, ou plus largement pour dessiner et peindre.
Le papier recyclé : une obligation pour les entreprises
Saviez-vous que le recyclage du papier n’est pas seulement un geste écologique. C’est aussi une obligation pour les entreprises et les collectivités. Le tri des papiers et cartons révèle en effet du fameux décret dit des “5 flux”.
L'un de ces cinq flux est composé des papiers et cartons, qui représentent les trois quarts des déchets de bureau. Ainsi, et depuis le 1er janvier 2018, toutes les entreprises employant plus de 20 salariés sont dans l’obligation de les trier et de les valoriser, notamment en les confiant à la filière du recyclage papier
Pour boucler la boucle du recyclage, la réglementation incite également à l’utilisation de papier recyclé. Les acteurs du secteur public sont ainsi dans l’obligation, depuis le 1er janvier 2020, d’utiliser au moins 40 % de papier écologique. Avec le plan Services publics écoresponsables de mars 2020, ils sont même obligés, d’utiliser uniquement du papier recyclé (ou à défaut, issu de forêts gérées durablement).
En quoi le papier recyclé permet de protéger notre planète ?
Comme on l’a déjà évoqué, utiliser du papier recyclé est d’autant plus important que nous en consommant énormément, souvent plus qu’on ne pourrait l’imaginer. Mais il faut aussi savoir qu’au niveau mondial, 42 % du bois exploité commercialement sert à fabriquer du papier. 17 % du bois utilisé provient de plus de forêts vierges, c’est à dire de forêts dont la richesse biologique doit impérativement être protég
C’est pour cette raison qu’une économie circulaire du papier est si bénéfique. Réutiliser le papier usagé pour fabriquer une nouvelle génération de produits permet de limiter notre impact sur la planète, et de préserver ses ressources.
Cela représente notamment des gains en énergie, en eau et en bois.
Les gains en énergie
On le sait moins, mais utiliser du papier recyclé permet de réaliser des économies d’énergie considérables par rapport à la production de papier classique. En effet, pour une tonne de papier écologique, on économise 10 Mwh, ce qui équivaut à la consommation d’énergie annuelle d’un ménage.
Plus globalement, la fabrication de papier écologique :
> consomme 4 x moins d’énergie,
> et émet 2 x moins de CO2. Chaque année, elle permet de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 390 000 tonnes (soit l’équivalent de ce qu'émettent 200 000 voitures).
Les gains en eau
Utiliser du papier recyclé permet également d’économiser de l’eau. Sa production nécessite en effet de 2 à 5 fois moins d’eau que le papier classique. Ce n’est pas rien, surtout lorsque l’on sait que pour un kilo de papier neuf, on a besoin d’environ 80 livres d’eau ! Pour le papier écologique, seuls 10 litres seront nécessaires (soit 2 packs d’eau).
La production d’une tonne de papier recyclé permet donc de réaliser des gains de 20 000 litres d’eau.
Les gains en bois
C’est certainement le gain le plus évident que permet de réaliser la production de papier recyclé. Cette option permet en effet de réduire la pression qu’exercent les hommes sur les forêts.
En effet, une tonne de papier récupéré permet de produire jusqu’à 900 kg de papier recyclé. Alors qu'il faut 1,5 à 3 tonnes de bois pour fabriquer 1 tonne de papier classique.
Au-delà des économies d’énergie, d’eau et de matière première que permet le papier recyclé, ce dernier est aussi le meilleur moyen de soutenir la filière papier-carton. Cette dernière emploie en effet plus de 200 000 personnes. La Federec, la principale fédération des métiers du recyclage, a récemment alerté l’opinion publique sur l’effondrement des prix des papiers et cartons de recyclage (PCR). Un coup de boost de son activité permettrait de relancer cette filière, aujourd’hui en crise.
Les principaux labels du papier écologique
Aujourd’hui, de nombreux éco-labels et certifications existent afin de permettre aux consommateurs d’identifier plus facilement le papier recyclé, ou tout du moins les papiers les plus verts. Résultat : il est assez difficile de s’y retrouver, surtout pour les néophytes.
Pour vous aider à y voir plus clair, voici les principaux labels dédiés au papier écologique.
Le papier Blauer Engel (l'Ange Bleu)
Cet écolabel allemand a été créé en 1978 par le ministère allemand. Il se charge notamment d’analyser le cycle de vie du produit, son impact sur le climat, l’usage qui est fait des matières premières ainsi que la pollution émise pour sa fabrication.
Un papier recyclé écolabellisé Blauer Engel n’a ainsi pas nécessité de substances toxiques, de blanchiment au chlore gazeux, d'azurants optiques, ni d'additifs chimiques... Il garantit de plus de faibles émissions polluantes pour le sol, l’air et l’eau.
Le papier FSC (Forest Stewardship Council)
Ce label indépendant concerne uniquement le papier fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées de façon responsable et durable, de matériaux contrôlés et/ou de matériaux recyclés.
Elle promeut une gestion responsable des forêts à travers le monde. Sa certification est octroyée sur plusieurs critères, notamment environnementaux :
> maintien de l’écosystème forestier,
> lutte contre la pollution,
> protection des sols...
Elle intègre de plus des exigences sociales, comme des conditions de travail justes et sûres, la protection des communautés locales, etc.
Le papier PEFC
Cette certification vous permet de vous assurer que le bois utilisé dans la fabrication de votre papier provient de forêts gérées de manière durable. Pour obtenir le label, les forestiers volontaires doivent respecter des engagements pour favoriser la diversité, ne pas perturber les périodes de reproduction des animaux, ou encore ne pas recourir au OGM.
L’Ecolabel
L'Écolabel européen a été créé en 1992 par la Commission européenne afin d’identifier les produits les plus respectueux de l’environnement tout au long de leur cycle de vie. Plusieurs impacts environnementaux sont pris en compte : la consommation d’énergie, les émissions dans l’air et dans l’eau, les déchets d’emballage, mais aussi les matières recyclées.
On peut aussi citer :
> Le label Triman, qui permet d’identifier les produits et emballages recyclables, faisant l’objet d’une collecte séparée.
> La norme DIN 6738, qui garantit la résistance au vieillissement des papiers recyclés et une durée d’archivage de 50 ans.
> La Boucle de Möbius, qui signifie que le produit est recyclable. Le chiffre % indique le pourcentage de matière recyclée composant le produit.
> La certification APUR. Cette association de producteurs a pour objectif de promouvoir l’usage du papier recyclé et de garantir un taux de fibre cellulosique recyclée minimum de 50 %.
Comment bien choisir son papier écologique ?
Comme on l’a déjà évoqué, les progrès techniques récents ont permis d’améliorer considérablement la texture et la résistance du papier recyclé. Pour être sûr d’acheter un papier de bonne qualité, vous pouvez néanmoins vous fier aux critères suivants :
Le niveau de blancheur
Il est renseigné par le niveau ISO ou CIE. Pour le niveau de blancheur ISO, plus le pourcentage est élevé, plus le papier sera blanc. Au-delà d’un pourcentage de 80 %, on parlera de blancheur luxueuse, qui est loin d’être nécessaire pour les usages les plus courants.
L'indice CIE, plus utilisé, classe le niveau de blancheur entre :
> Faible (ce qui est le cas des papiers écologiques qui n’ont pas été blanchis chimiquement) ;
> Standard : recommandé pour les impressions et photocopies ;
> Élevée
> Papier extra blanc.
L'épaisseur
On parle aussi de grammage. L'épaisseur du papier recyclé se mesure en gramme par mètre carré (g/m²). On trouve tous les niveaux de grammage :
> Léger : moins de 75 g/m2 ;
> Standard/multifonction : 80 g/m2 ;
> Pour impression recto/verso : 90 et 100 g/m2 ;
> Haut de gamme : plus de 100 g/m2.
L'opacité
L’opacité du papier correspond à son niveau de transparence. Elle est liée à la fois à sa blancheur, mais aussi à son épaisseur. Une opacité suffisante sera par exemple nécessaire pour les impressions recto/verso. La bonne nouvelle est que le papier recyclé offre des niveaux d’opacités élevés, dépassant souvent les 90 %.
Le prix
Il est vrai que le papier recyclé coûte généralement un peu plus cher que le papier classique. Néanmoins, les prix ont tendance à se rapprocher et on estime en effet qu’utiliser du papier écologique par rapport à du papier certifié et fabriqué uniquement à partir de fibres vierges coûte entre 0,1 et 3,7 % plus cher (dans un contexte professionnel).
Une différence minime, surtout si l’on réfléchit au coût écologique de son papier.
Où acheter du papier recyclé de qualité
Vous cherchez un papier recyclé de qualité, avec 100 % de fibres recyclées ?
Alafeuille propose plusieurs gammes de papier recyclé composé à 100 % de fibres de récupération.
Le grammage des feuilles de papier vendues à l’unité varie entre 80 g et 300 g selon l’utilisation que vous désirez en faire (document, papier à en-tête, feuille cartonnée, carte postale ou de voeux, couverture de livre…).
Vous pourrez également choisir entre 2 papiers recyclés haut gamme à un prix abordable (au format A4 et autres formats) :
> O’ Natural Offset Premium : un papier recyclé blanc
> O’ Natural Offset : un papier coloré mais recyclé ! Plusieurs couleurs sont disponibles : naturel, natural, blanc, blanc natural, beige natural, ivoire, ivoire naturel et cosmo pink.
Nous espérons que ce guide vous aura permis de mieux comprendre le processus de fabrication et les avantages à utiliser du papier recyclé ! N’hésitez pas à découvrir notre offre (partiellement recyclée ou 100 % recyclée) pour passer de la théorie à la pratique.